Skip to main content

ALPINISKI: La victoire d’un néophyte

 

[CHAMPIONNAT SUISSE] Une lutte à cinq puis à quatre dans le carton et le brouillard. C’est ainsi que se résumera, pour la postérité, l’édition 2022 de l’Alpiniski des Marécottes. Cette lutte a été masculine et a permis à la paire fribourgeoise Rémy Dénervaud – Valentin Marchon de s’imposer et de remporter le titre de champion suisse par équipes. Chez les dames, l’équipe valaisano-fribourgeoise Séverine Pont-Combe et Ilona Chavaillaz a conquis la victoire et le titre national avec une marge un peu plus nette. Cette édition a été marquée par des conditions particulièrement difficiles.

Cet  Alpiniski aurait dû être dominé par la seule formation du Swiss team engagée, celle de Kilian Granger et Pierre Mettan. Jusqu’au passage de Salanfe, à la mi-course, ce pronostic a été confirmé. Peu après, dans la traversée du lac, Pierre Mettan a vu ses récents ennuis de santé resurgir. Malgré ses efforts, la seule issue a été l’abandon.

Champ libre a alors été donné à quatre formations qui se sont « tiré la bourre » tout au long du parcours. Une suite difficile puisque, hormis la montée au col d’Emaney, c’est surtout la descente du couloir de la Golette – en partie à pied – puis la descente sur l’arrivée, entrecoupée d’un portage, qui a mis à mal les athlètes. Le brouillard s’était en effet  invité dans le bassin de La Creusaz, masquant au passage un terrain très difficile à skier et piégeux. Au final, Rémy Dénervaud et Valentin Marchon ont pu faire la différence. Les quatre premières formations ne sont séparées que par 3’39 au terme des 2200 mètres de dénivellation. A souligner que Valentin Marchon, qui vient de la course à pied et du trail, s’impose alors qu’il n’est qu’à sa première saison de ski-alpinisme.

Confirmation chez les dames

« Tu photoshoperas les rides » s’est exclamée à l’arrivée Séverine Pont-Combe associé à Ilona Chavaillaz. L’expression soulignait la performance d’une équipe expérimentée et qui a su résister à la fougue de leurs cadettes Céline Tornay et Emilie Farquet. « Ne croyez pas que cela a été facile, elles nous ont talonnées tout au long de la course » avouait la Valaisanne. Il n’empêche que les gagnantes étaient aussi les favorites et elles ont confirmé ce pronostic. Les deuxièmes reconnaissaient avoir connu une fin de course plus difficile mais été heureuses de leur deuxième place.

Peu de jeunes

Chez les plus jeunes, la participation à cet Alpiniski a été faible. Ils étaient une quinzaine U20, U18 et U16 sur la ligne de départ et quatre en U23. On relèvera toutefois le succès de Mathieu Pharisa chez les moins de 18 ans. Il collectionne les succès et se profile comme un réel espoir du ski-alpinisme suisse.

Cette faible participation est aussi à relever dans les catégories, et les classements, des équipes qui disputaient leur championnat national. L’obligation d’être titulaire d’une licence délivrée par le CAS est probablement la raison principale. Ce constat a aussi été fait lors des autres championnats suisses de cette saison, le sprint, la verticale et l’individuelle.

Carton et brouillard

Au final cet Alpiniski 2022 aura été, comme toutes les autres courses marqué par les contraintes sanitaires qui ont un peu écorné le programme dans sa partie festive. Autre fait saillant qui restera dans les annales, les conditions de neige péjorées par le fort redoux de jeudi. Les descentes étaient cartonnées et ont exigé des prouesses des premières équipes surtout. Le brouillard, enfin, n’a pas quitté les hauts de Marécottes : « il a fallu suivre les balises rouges au plus près » soulignait un concurrent à l’arrivée.

Ultime précision, l’Alpiniski comptait aussi pour le classement du Grand Prix Pellissier.

>> Photos de Gérard Berthoud

 

 

Claude Défago

Photos: Gérard Berthoud