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Eydallin - Antonioli et Mollaret - Harrop champions du monde longue distance

[CHAMPIONNAT DU MONDE] Le titre de champion du monde longue distance par équipe s'est joué ce week-end sur l'Adamello Ski Raid. Chez les hommes, les Italiens Matteo Eydallin et Robert Antonioli remportent l'épreuve. La victoire féminine est revenue au deux femmes dominantes de la saison, les Françaises Axelle Mollaret et Emily Harrop. Mais malheureusement, la journée n'était pas à la fête, un concurrents victime d'un malaise à perdu la vie sur le parcours.

L'épreuve de l'Adamello Ski Raid comptait comme championnat du monde longue distance par équipe, mais également comme étape du circuit de La Grande Course. 260 concurrents de 17 nations sont au départ

Les deux alpinistes italiens Matteo Eydallin et Robert Antonioli ont très bien géré leur énergie tout au long des 30 km du parcours, qui présentait un dénivelé positif de 3'115 mètres et un dénivelé négatif de 3'455 mètres, avec 12 changements d'équipement, 4 montées, 4 descentes et 4 sections de marche, dont 2 en montée. Au premier changement de peaux au Passo Presena à 2'990 mètres, cinq paires sont arrivées pratiquement jumelées, les trois équipes italiennes et les deux françaises. Première descente et deuxième montée vers le point culminant de la course (Punta Venerocolo à 3'312 mètres) et premier coup de théâtre avec l'abandon de l'équipe formée par Davide Magnini de Vermigliano et Nadir Maguet du Val d'Aoste, ce dernier ayant eu une mauvaise journée. Peu après, un autre forfait inattendu, chez les femmes, celui de l'équipe Italia 1 formée par Alba De Silvestro de Veneto et Giulia Murada de Valtellina, qui avait déclaré avant le départ qu'elle n'était pas au top. A Punta Venerocolo, rien n'est joué, les deux équipes françaises composées de Mathèo Jacquemod et Samuel Equy, et William Bon Mardion et Xavier Gachet s'affrontent, tout comme le duo italien.

L'expérience pour gérer l'effort

L'expérience d'Eydallin et la ténacité d'Antonioli ont fait la différence dans l'ascension de Cresta Croce, dans la dernière ligne droite avec les skis sur le sac à dos jusqu'à 3'307 mètres, où ils ont réussi à prendre une légère avance sur leurs adversaires. Un avantage qui s'est progressivement accentué dans la dernière montée vers les 2'996 mètres du Passo dei Tre Denti, lorsque les deux hommes ont réussi à prendre l'avantage dans la descente vers l'arrivée à Ponte di Legno. Robert Antonioli et Matteo Eydallin ont donc terminé la course les bras levés après 4 heures 4 minutes et 24 secondes. La tactique a joué un grand rôle dans cette victoire, selon Eydallin: "Je connais très bien les pièges du raid à ski de l'Adamello, une course longue et exigeante avec un dénivelé important, où il faut gérer son corps. Mon expérience et les deux victoires que j'ai déjà obtenues sur ce parcours en 2015 et 2017 m'ont suggéré de partir sereinement, en essayant d'imprimer un rythme régulier dans la mesure du possible. Dans la montée de Cresta Croce, nous nous sommes retrouvés avec les deux équipes françaises et nous avons augmenté notre cadence, en parvenant à nous détacher d'elles, et aussi à forcer dans la dernière montée. Dans la descente, nous avons réussi à prendre l'avantage". Son co-équipier l'a suivi les yeux fermés: "C'était une course difficile et je suis content de la manière dont je l'ai gérée, surtout grâce à l'expérience de Matteo, qui a dicté le rythme, surtout dans la dernière montée où il m'a poussé sans relâche". Au final, le duo italien termine 2'49" devant Matheo Jacquemod et Samuel Equy, puis 7'2" derrière les triomphateurs, les deux autres transalpins William Bon Mardion et Xavier Gachet. Après 12 minutes, la deuxième équipe italienne a franchi la ligne d'arrivée, formée par Federico Nicolini de Molveno dans le Trentin et Alex Oberbacher d'Ortisei dans le Tyrol du Sud, suivie de l'équipe autrichienne avec Daniel Ganahl et Paul Verbnjak puis de l'équipe suisse avec Pierre Mettan et Julien Ancay. Le challenge Open, quant à lui, a vu la paire austro-suisse Jakob Hermann et Martin Anthamatten s'imposer (quatrième temps global), devant l'équipe italo-suisse de William Boffelli et Werner Marti.

Longue et difficile, même pour les championnes

Chez les femmes, il n'y a pas eu d'histoire, les championnes Axelle Mollaret et Emily Harrop menant depuis les premiers mètres verticaux jusqu'à la ligne d'arrivée, qu'elles ont franchie en 4 heures 57 minutes et 55 secondes. L'autre équipe transalpine, composée des sœurs Lena et Candice Bonnel, est arrivée à plus de six minutes, tandis que la médaille de bronze mondiale est revenue à Giulia Compagnoni, de Valfurva en Valteline, associée à Ilaria Veronese, de Coazze dans le Piémont. Même si les premières Françaises semblent avoir survolé la course, l'effort fût intense: "L'Adamello Ski Raid a été la course la plus longue et la plus difficile de la saison, en termes de gestion de l'énergie. Nous avons tout de suite commencé fort avec Emily, car le cles Italiennes De Silvestro et Murada étaient particulièrement redoutables. Puis elles ont abandonné, mais ce n'était quand même pas une promenade de santé, surtout après cette saison intense", avoue Axelle Gachet-Mollaret. Sa co-équipière est heureuse de sa victoire pour cette première participation: "C'était une compétition longue et compliquée, que nous avons essayé d'aborder en gérant au mieux notre énergie et nous avons réussi. Je suis fatigué, mais particulièrement satisfait, et je tiens à féliciter l'organisation pour avoir mis en place un parcours de grande qualité malgré le peu de neige à basse altitude". Quatrième place au classement général, mais première dans la catégorie Open femmes, pour le couple italien formé par Elena Nicolini de Molveno dans le Trentin et Corinna Ghirardi de Ponte di Legno à Brescia. Elles ont terminé leur course en 5h23'17".

La joie fait place à la tristesse 

Le spectacle grandiose et la joie des vainqueurs se sont transformés en tristesse et en chagrin à l'annonce du décès d'un des concurrents des suites d'un malaise. Bien que rapidement pris en charge par son coéquipier et les secours présents en altitude, Omar Ferrero, 42 ans, de San Secondo di Pinerolo, membre du Ski Club Prali Val Germanasca, qui concourait avec son coéquipier Ivan Monnet, est décédé des suites d'un arrêt cardiaque. Le comité d'organisation, choqué, a décidé de réduire au maximum le ton festif de la cérémonie de remise des prix.

 

Skimo et Adamello Ski Raid

Photos: Adamello Ski Raid / Torri, Meneghello, Mariotti