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PORTRAIT: En été, Tobias Donnet court pour «l’adrénaline»

[SAISON D'ETE] Le bûcheron de Troistorrents (VS), 17 ans, entend garder l’influx nerveux des Coupes du Monde en participant à des courses de montagne et des trails. Des bénéfices calculés. 

Le bruit strident de la scie finit de résonner à l’autre bout du fil. Tobias Donnet, jeune cadre de l’équipe de Suisse, s’accorde une pause dans sa journée de travail auprès du service des bûcherons de Troistorrents (VS). Fort d’une première expérience qu’il qualifie de «riche» en Coupe du Monde juniors, le Valaisan parfait désormais sa préparation, baskets aux pieds. Et entend bien ne plus commettre les mêmes erreurs. «L’an dernier, j’avais débuté mes séances d’intensité un peu vite», regrette Tobias.

Cette saison, afin de garder la dynamique de la saison hivernale, il participe à des trails et des courses de montagne. «Je les choisis surtout en fonction de leur rôle symbolique et si elles sont nerveuses», assure-t-il. À côté, il pratique encore le vélo de route, mais a délaissé la chasse, passion familiale.

«Ces épreuves de course à pied sont excellentes pour la caisse. Elles permettent de maintenir l’adrénaline de la compétition», juge Tobias. Ainsi s’alignera-t-il au départ de «l’Extreme» (22-26 kms) lors du prochain Zermatt Ultraks le 24 août. Et puis, le travail des bâtons en course à pied file un sacré coup de pouce au spécialiste de «l’individuelle». Sur le plan musculaire, les similarités sont nombreuses entre le ski-alpinisme et la course à pied. À condition de courir en montée. «Au plat, je manque de foulée. Plus ça grimpe, mieux c’est»!

Des antécédents en «running»

Par le passé, le trail a déjà réussi au garçon. Lauréat de la Liddes-Verbier (30 kms) au temps des juniors, il vient notamment de remporter le Défi de Derborence (vélo + trail) aux côtés de Pierre Mettan. «Je venais de me faire la cheville deux semaines plus tôt», narre-t-il. S’il émet encore un bémol sur sa participation à Chandolin-Zinal (11.08), Tobias Donnet devrait en revanche prendre le départ du Défi du Jorat (31 août).

Puis, place aux skis-roues, sous l’œil avisé de Pierre-Marie Taramarcaz, le coach en qui il a reposé sa confiance. «Il me connaît bien après quatre saisons. Nous savons comment nous fonctionnons et je profite de son expérience», glisse-t-il, fier comme un pou de son technicien. «Il se montre à l’écoute, est flexible et compréhensible.»

Préparation physique et travail de souplesse peaufinent le travail estival du Bas-Valaisan de 17 ans.

La PDG, c’est le summum

Comme tout champion en herbe du Vieux Pays, Tobias Donnet a jeté son dévolu sur les épreuves de La Grande Course (Pierra Menta, Tour du Rutor, Patrouille des Glaciers, etc.). Au tableau, il peut déjà se targuer de quelques résultats encourageants dans sa classe d’âge -juniors-. «Je veux me donner les moyens d’aller le plus haut possible. J’arrêterai quand on me le dira», insiste le Chorgue, qui réside désormais à Morgins l’hiver. «Du moment que la motivation est présente, je ne baisserai pas les bras.»

Celui qui rêve de PDG -en seniors cette fois-ci- regarde avec détachement la guerre entre les organisateurs de La Grande Course et l’ISMF. «C’est vraiment dommage d’en arriver là», déplore-t-il.

«Pour moi, l’essence du ski-alpinisme reste sur les épreuves de La Grande Course», déclare l’apprenti en dernière année de forestier-bûcheron. «Si nous voulons être un sport vendeur, il faudrait alors rentrer dans le calendrier olympique.» Mais Tobias préfère jouer en terrain connu. Et le rêve d’un sacre à la Patrouille des Glaciers se forge déjà dans les chaleurs estivales.

 

SkiMo