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BILAN: Le virus et les bonus

[BILAN] Samedi 2 mai, 8h35, Verbier. L’équipe…. coupe la ligne d’arrivée de la Patrouille des Glaciers en 5h35’26’’. Le record masculin est battu de 1’’. Un peu plus tard, la première formation féminine lève les bras après 7h15’34’’ d’effort. Les records de 2018 sont tombés. Pour 1 seconde ! Et c’est juste à ce moment précis que le nouveau  commandant de la PdG, Daniel Jolliet, se réveille. Au pied de son lit de campagne, un horrible petit virus : « la couronne 2020 ? elle est pour moi ». Le rêve et devenu cauchemar. À l’image d’une saison 2019 – 2020 qui a connu les deux. Bilan. 

 

Commençons par les rêves, les bonus

Début janvier, le ski-alpinisme entre dans le giron des cinq anneaux avec les Jeux olympiques de la Jeunesse à Villars. La Suisse fait fort, très fort. L’épreuve individuelle donne l’or à Thomas Bussard et Caroline Ulrich, l’argent à Robin Bussard et Thibe Deseyn. En dépit d’un sprint raté, le clan suisse pourra encore fêter avec son succès, très net, dans le relais mixte. Ces épreuves ont aussi vu apparaître de jeunes talents de pays moins habitués aux premières places de ce sport : les Etats-Unis, l’Autriche, la Chine… Globalement, cette entrée dans la famille olympique a été un succès. Les puristes regretteront que l’aspect « show et stade » de ces compétitions coupe le ski-alpinisme de ses gènes originels. Succès aussi pour Villars qui aspire à entrer résolument dans le circuit international. 

Le prochain rendez-vous olympique pourrait être une nouvelle fois celui des jeunes. L’ISMF a fait connaître son intérêt aux organisateurs sud-coréens de Gangwon 2024.  Avant l’Italie en 2026 pour les adultes?

>> Lire l'article : EDITO: UNE VOIE OLYMPIQUE POUR LE SKI ALPINISME?

 

La Coupe du Monde n’est pas allée à son terme mais elle a connu suffisamment d’épreuves pour donner un classement final cohérent. Récompensant une progression constante, le titre suprême est revenu à la Neuchâteloise Marianne Fatton. Chez les hommes, l’homme fort de la saison, l’Italien Robert Antonioli, a conquis la première place. A noter le troisième rang du meilleur Suisse, Werner Marti.

Autre podium pour la Suisse, celui de la Haut-Valaisanne Alessandra Schmid, deuxième des espoires derrière la brillante italienne Giulia Murada. Autres promesses pour le futur suisse, les première et troisième places chez les juniors d’Aurélien Gay et Léo Besson. C’est une belle récompense pour le travail fourni dans le centre de formation Mountain Performance emmené par l’ancien champion Pierre-Marie Taramarcaz. Et avec Aurélien Gay, l’éclosion d’un immense talent qu’il conviendra de préserver.

>> Lire l'article: ISMF: UN CLASSEMENT AU POINT

 

Sur le terrain national, tous les championnats nationaux ont pu être organisés : la vertical race à Veysonnaz, l’individuel au Valerette Altiski, le sprint à Verbier et par équipes à l’Alpiniski des Marécottes. 

Dans le Valais central, les titres sont revenus à Werner Marti et Viktoria Kreuzer. A Verbier, les spécialistes Marianne Fatton et Arno Lietha se sont imposés. Le Valerette Altiski – en concurrence avec une manche de la coupe du monde et remporté par le Français Alexis Sévennec – a couronné le Morginois Yannick Ecoeur et la Fribourgeoise Ilona Chavaillaz. Enfin, les meilleures équipes qui ont bouclé un superbe Alpiniski ont été les paires Marianne Fatton – Alessandra Schmid et Werner Marti – Rémi Bonnet. L’élite a confirmé sa suprématie.

Sur le plan suisse, la saison s’est terminée par un magnifique Diablerets 3D disputé dans des conditions de rêve et qui a récompensé des fidèles des courses suisses, les voisins de la Vallée d’Abondance (F), Didier Blanc et Valentin Favre. 

 

Dernier point des bonus, l’accord passé entre l’ISMF et la Grande Course  qui met un terme à une petite guerre d’egos nuisible au développement d’un sport qui ne peut se permettre le luxe d’une division. La patte du nouveau président, Thomas Kähr ? Et celle de Daniel Jolliet et Adriano Favre ? 

>> Lire l'article: GRANDE COURSE: PAS DE CLASSEMENT 2019/20

 

Le virus ou malus

Depuis la mi-mars, le monde s’est écroulé et le ski-alpinisme avec lui. Le coronavirus s’est glissé dans les traces et a écarté tous ses adversaires. Maya, Faverges, Muveran, Altitoy, Rutor, Pierra Menta, Patrouille des Glaciers, Championnat d’Europe, finales de la Coupe du Monde… Annulé, annulé, annulé, annulé… Une immense tristesse pour les athlètes, une angoisse pour les organisateurs, une interrogation sanitaire et économique pour le monde entier. En Suisse, on en vient presque à oublier l’annulation, avant mars et sous le déluge, du Trophée des Gastlosen. 

Conséquence de cette fin de saison placée sous le signe du covid-19, les calendriers de la prochaine saison peinent à se mettre en place, sur le plan national comme sur le plan international. Le ciel sera-t-il dégagé ? Les finances des organisateurs auront-elles pu se remettre ? Le virus pourrait bien avoir frappé à long terme. 

 

Claude Défago

 Photos: Gérard Berthoud